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ATTENTION
Les informations, conseils et soins contenus sur cet article sont ici a titre indicatifs et ne peuvent en aucun cas se substituer à un avis du  corps médical.

Le perceur de l’établissement Skinetik n’est ni Médecin, ni Pharmacien. 

Ci dessous article du Docteur Netsabeth, Chirurgien-Dentiste, sur les piercings de la bouche :

PIERCING-DENTS : JE T’AIME, MOI NON PLUS

Ahhh les piercings… pour beaucoup signe d’automutilation, SM et autres déviances (surtout pour certains qui appartiennent à ma confrérie). Pour d’autres, recherche purement esthétique ou démarche personnelle. Question de génération probablement…

En tant que chirurgien-dentiste, et ça n’engage que moi, le piercing et un ornement à double tranchant. Et bien souvent, une très grande partie des complications postopératoires est dépendante de l’opérateur et des conseils prodigués après l’acte.

Ces complications intéressent deux zones biens distinctes : les parties molles (muqueuse et peau « extérieure ») et les parties dures (les dents et l’os).

Un aspect primordial à prendre en compte est l’état de santé originel du futur percé. Tout comme notre profession, il pourrait être intéressant qu’un questionnaire de santé soit réaliser (voire même rempli par le patient et stocké par le perceur, question de traçabilité et de couverture légale). Car après tout le piercing appartient aux actes de petites chirurgies buccales.

Les pathologies sanguines (hémophile de toute sorte surtout), les allergies diverses (latex, médicaments, Bétadine/iode, chlorhexidine, etc.), les pathologies cutanées ou muqueuses (aphtes, gerçures, fragilité, …), les affections (mycoses, lichen plan, …), les infections (hépatites, HIV, herpès, …), les antécédents chirurgicaux récents ou pas au niveau des lèvres, gencives , langue, dents, (actes chirurgicaux en cours de cicatrisation comme l’extraction des dents de sagesse)… sont autant d’éléments pouvant influer sur le bon déroulement de la cicatrisation post-opératoire.

Ensuite, un autre aspect incontournable : les règles d’hygiène, d’asepsie et de stérilisation.

Tout instrument doit être à usage unique hormis bien sûr les instruments (comme les pinces) qui doivent subir un cycle de stérilisation respectant les règles déjà bien définies dans les normes hospitalières (bain de trempage, ultrasons, mise sous sachet, autoclave de classe B, stockage, traçabilité).

Le piercer doit bien entendu porter des gants, masque, idéalement une sur blouse et une paire de lunettes protectrice (projections sanguines). L’enseignement du lavage des mains et sa pratique doivent être systématiques.

Un dernier point peut-être, bien séparer ce qui est stérile de ce qui ne l’ai pas. Le feutre servant à faire les tracés doit être désinfecté très méticuleusement, idéalement jetable entre chaque client. Si le tracé est fait sans ces précautions, il ne faut pas mettre le feutre dans le même plateau que les instruments stériles sinon il a risque de contamination croisée. L’utilisation de deux plateaux peut être une bonne solution.

La zone d’intervention devra être soigneusement désinfectée toujours avec les protocoles en vigueur et avec des produits inoffensifs pour la peau ou les muqueuses (Bétadine cutanée ou en bain de bouche, chlorhexidine, bain de bouche à la chlorhexidine ou Cétylpyridinium).

Enfin, la localisation et la façon de percer sont importantes. Pour éviter les blessures gingivales, le piercing doit se situer suffisamment éloigné des dents avec la bonne inclinaison.

Pour les anneaux labiaux, il faut éviter qu’ils puissent s’accrocher aux dents (notamment au niveau des diastèmes inter-incisifs).

De nombreuses lésions (fêlures, fractures) sont observées avec les piercings intérieurs ou extérieurs.

L’aspect important du problème réside dans le fait que beaucoup de personnes attrapent des tics de jeux (mordillements, glissement, roulement sur les dents…).

Bien entendu, des boules et barres plastiques sont moins agressives quant aux chocs dentaires mais l’état de surface s’altère assez vite (rayures, porosités) laissant les bactéries et le tartre s’y fixer très facilement. D’où des problèmes de surinfections, des difficultés d’entretien, possibilité de chéloïdes réactionnelles accrus.

La solution est de changer régulièrement les bijoux dès qu’ils se dégradent.

Tout comme le questionnaire médical initial, faire une observation rapide des dents semble important car un mauvais état dentaire sera un facteur très influant sur les conditions de cicatrisation. Il est important qu’un perceur qui constate une bouche délabrée s’abstienne au risque de froisser le client. Il vaut l’orienter chez un dentiste et cela rendra service à tout le monde : le client qui évitera les problèmes postopératoires et le perceur qui passera pour quelqu’un de sérieux.

Plutôt que de diaboliser ou marginaliser la pratique, le dentiste doit être informé et jouer éventuellement un rôle de conseil. Il doit connaître les conséquences et savoir les traiter. Combien de patients se font copieusement engueulés chez leur dentiste qui remarque un nouveau piercing, ou ceux qui se voient refuser des soins à cause d’un piercing lingual ?

Au contraire, le piercing doit être contrôlé à chaque visite dentaire (hygiène, état général, orientation, blessure éventuelle) et le patient guidé.

Plutôt que de crier au crime quand le dentiste remarque une blessure gingivale ou une fracture dentaire, pourquoi ne pas conseiller de retirer le bijou et de le faire poser différemment d’une manière plus physiologiquement intégrée ?

A l’ère de la communication, il semble important que tous les protagonistes soient informés de tous les tenants et les aboutissants.

En matière d’hygiène, tout est déjà défini avec des protocoles stricts. Par contre, il reste du chemin à faire concernant les précautions postopératoires et surtout l’information sur ces pratiques.

Une image « déviante » est encore trop souvent associée aux piercings dans l’esprit de l’opinion publique et des praticiens.

Tout comme un fumeur se doit d’assumer son « vice », un percé doit en faire autant en acceptant les conséquences éventuelles et les précautions quotidiennes inhérentes.

Tolérance et informations restent encore les meilleurs moyens d’éviter les complications.

Dr Netsabeth

Vous avez confiance dans votre perceur et il fait autrement, suivez ses recommandations et non les miennes, nous avons tous des techniques, matériel et matériaux différents, il n’y a pas de bonnes ou mauvaises méthodes, il y’a juste différentes “écoles”…
Des fautes, des oublis ou des inexactitudes se sont logés dans cet article? Faites le moi savoir.
?‍? Merci de m’avoir lu. ?‍?

Commentaires(2)

  1. Stevens

    Bonjour. Samedi 18 juillet je me suis fais percé au labret centré en agleterre plus exactement à Wimbledon. Le perceur ma préconiser de nettoyer l’extérieur avec du sel diluer à l’eau et faire un bain de bouche. Es que c bon ou pas ?

    1. xeddySkinetikx

      Bonjour,
      Je part du principe que si l’on met sa confiance dans une personne pour qu’elle nous perce, il faut garder cette confiance pour ce qu’il nous a conseillé…

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    Ne prenez pas rendez-vous pour la langue, le nombril & l'industriel, ce n'est pas perçable sur toutes les anatomies.